Traduction et localisation
L'apport de l'humain en traduction
Il est tentant de s’appuyer sur des outils automatiques comme Google Translate pour gagner du temps et de l’argent. Et oui, ils ont beaucoup progressé — surtout pour l’anglais. Mais lorsqu’il s’agit de langues comme l’allemand, on peut être plus nuancé.
La traduction automatique passe souvent à côté des subtilités que seule une personne peut saisir :
- Choisir le bon synonyme selon le contexte
- Adapter le ton et le registre
- Résoudre les ambiguïtés entre deux traductions valides
Ce sont des choix de jugement — et c’est ce qui rend votre documentation réellement conviviale.
Des lexiques à l’IA linguistique
Quand j’ai commencé à traduire, je m’appuyais sur des dictionnaires spécialisés, des lexiques imprimés et des glossaires bilingues. Je passais du temps à recouper les termes, à vérifier leur usage dans un contexte donné et à construire mes propres banques terminologiques.
Aujourd’hui, les outils dopés à l’IA ont transformé le processus. Nous disposons désormais de systèmes de traduction neuronale capables de comprendre la structure des phrases, le ton et même les expressions idiomatiques. Mais malgré ces avancées, la supervision humaine reste essentielle — surtout pour les contenus techniques, où la précision est non négociable.
Mon parcours de traductrice
Je traduis professionnellement depuis plus de vingt ans, de l’anglais vers le français, du français vers l’anglais, et de l’allemand vers le français. Mes projets ont inclus :
- Des publications de formation sur les réseaux et la sécurité Windows
- De la documentation sur le trading et la gestion d’actifs pour des plateformes financières
- Des livres blancs et brochures techniques couvrant l’IT et la communication d’entreprise
À l’époque, je construisais mes traductions autour de dictionnaires bilingues de confiance — dont certains que je conserve précieusement. Même si ces lexiques imprimés ont disparu des usages courants, leur précision reste intemporelle. Ils ont façonné ma compréhension du contexte, de la nuance et de la gestion terminologique bien avant l’arrivée de l’IA.
Et oui, ces vieux dictionnaires viennent encore à la rescousse ! L’an dernier, j’ai dû ressortir mon exemplaire de “ABC lexical du marketing” — un épais lexique thématique signé Peter Hentschel — pour retrouver un vocabulaire très spécifique qu’aucun système moderne n’était en capacité de suggérer. C’était comme consulter un spécialiste du marketing retranscrit dans des pages jaunies... parfois, seuls les ouvrages old-school savent vraiment de quoi il s’agit.
Outils de traduction que j’utilise (et que j’adore)
Aujourd’hui, je combine la finesse traditionnelle avec la puissance des outils modernes. Chaque outil réagit différemment selon le contexte — et c’est précisément pour cela que je les utilise en complémentarité. Ils ne livrent pas seulement des traductions ; ils offrent des perspectives sur les nuances linguistiques. La magie opère dans le mélange — et c’est là que j’interviens, en combinant le tout avec précision, discernement, et parfois une petite consultation de lexiques vintage.
DeepL
Mon outil préféré est DeepL — une plateforme de traduction neuronale reconnue pour sa fluidité et sa précision. Contrairement aux traducteurs traditionnels, DeepL saisit le contexte et la nuance, produisant des résultats naturels qui nécessitent souvent peu de retouches.
Pourquoi je l’utilise :
- Il gère facilement les contenus longs
- Il propose un support de glossaire pour une terminologie cohérente
- Il est particulièrement performant en langues européennes comme l’allemand, le français et le néerlandais
Copilot et ChatGPT
En complément de DeepL, j’utilise aussi Copilot et ChatGPT pour explorer les nuances sémantiques, tester des variantes ou affiner des subtilités de sens.
Google Translate
Google Translate, bien que plus littéral, peut être utile pour clarifier rapidement des expressions rares ou peu utilisées — surtout quand la vitesse prime sur le style.
La traduction ne se limite pas à la première version
Traduire est un processus en deux phases — et c’est la seconde qui façonne réellement la qualité. Après avoir produit une traduction brute avec des outils IA ou CAT, j’effectue une post-édition minutieuse : lecture, affinage et harmonisation de chaque phrase. Cela implique :
- Vérifier la cohérence terminologique sur l’ensemble du document
- S’assurer que le ton et le style correspondent aux attentes du public
- Corriger les raccourcis syntaxiques ou les contresens sémantiques issus de la traduction automatique
- Préserver la mise en page et le format d’origine, en veillant à ce que l’outil n’ait pas mal interprété la syntaxe Markdown, cassé les espacements ou modifié les styles Word
C’est là que l’esprit humain reprend le contrôle sur le rendu automatisé — en ajustant non seulement ce qui est dit, mais aussi comment c’est perçu. Le post-editing n’est pas une étape secondaire — c’est là que la langue et la mise en page se rencontrent pour offrir un vrai fini. C’est l’âme du travail multilingue professionnel.
Certains outils peuvent altérer involontairement le formatage — en particulier dans les documents Markdown complexes. Il est essentiel de vérifier attentivement les rendus, car une puce mal placée et/ou un lien cassé peuvent discrètement nuire à la clarté et au professionnalisme.
À noter que des outils comme ChatGPT et Copilot respectent rigoureusement la syntaxe Markdown, ce qui garantit une structure lisible et cohérente.
Outils de vérification : le filet de sécurité du rédacteur
En tant que francophone écrivant en anglais, je m’appuie sur des outils de vérification grammaticale et orthographique pour naviguer dans les subtilités de la langue. Pour les rédacteurs techniques, maîtriser l’écriture en anglais n’est pas seulement utile — c’est indispensable. La documentation technique exige clarté, précision et cohérence, et même de petites erreurs peuvent entraîner des malentendus ou nuire à la crédibilité. Pourtant, l’anglais technique n’est la langue maternelle de personne — même pas des anglophones. C’est un registre spécialisé avec ses propres conventions, et bien écrire dans ce registre est une compétence qui s’apprend et se perfectionne.
J’utilise régulièrement Grammarly, qui ne se contente pas de repérer les fautes de frappe et les erreurs de ponctuation, mais s’adapte aussi au contexte, au ton et même au dialecte — que vous écriviez en anglais américain ou britannique, il ajuste ses suggestions en conséquence.
Selon votre licence, Grammarly propose toute une gamme de fonctionnalités, des corrections de base aux suggestions avancées pour la clarté, la fluidité et le style. Une fonction que je trouve particulièrement utile est son aide sur le placement des virgules, qui diffère sensiblement des règles de ponctuation françaises et allemandes, et même entre l’anglais américain et britannique.
Par exemple, pour décrire une liste de fonctionnalités dans une application de gestion de données, je pourrais écrire : “The system supports data import, export, and transformation.” — avec la virgule d’Oxford, comme le préfère l’anglais américain. En revanche, l’anglais britannique omettrait généralement cette dernière virgule : “The system supports data import, export and transformation.” Ces nuances peuvent piéger même les rédacteurs chevronnés, d’où l’utilité d’outils comme Grammarly.
Un autre excellent outil à mentionner est ProWritingAid. Il offre des capacités similaires, avec des suggestions de grammaire et de style, une détection du ton, et même des retours spécifiques selon le genre de texte. Il est particulièrement apprécié des rédacteurs qui souhaitent des analyses approfondies de leurs habitudes d’écriture — et oui, il prend aussi en charge l’anglais britannique et américain.
Ces outils sont précieux non seulement pour les non-natifs comme moi, mais aussi pour les anglophones. Ils permettent de s’assurer que le contenu traduit ou localisé n’est pas seulement exact — mais aussi fluide, convaincant et sans fautes.
Pourquoi localiser votre application est essentiel
Localiser votre application et votre documentation est indispensable pour rester compétitif sur un marché mondial.
Cela est particulièrement vrai pour les applications et API françaises qui souhaitent toucher un public international — mais cela fonctionne aussi dans l’autre sens. Si vous lancez un produit en anglais en France, la localisation vous permet de créer un lien avec les utilisateurs dans leur langue maternelle, renforçant ainsi la confiance et la clarté.
S’adresser à la fois aux utilisateurs natifs et non natifs dans une langue précise et culturellement adaptée garantit que votre contenu soit clair, accessible et exploitable. Il ne s’agit pas simplement de traduction — il s’agit de rendre votre produit familier et intuitif.
Il est également important de ne pas présupposer que tous les utilisateurs finaux — ou même les développeurs — disposent d’un niveau élevé en langues étrangères. Partir du principe que chacun est bilingue peut créer des barrières inutiles et détourner l’attention de votre application, de votre API ou de votre documentation. Une localisation soignée permet d’éviter les malentendus et rend vos interfaces véritablement inclusives et utilisables par un public plus large.
Services en traduction technique
Je suis traductrice technique autant que rédactrice technique — et je l’ai toujours été. Que ce soit de l’anglais vers le français, du français vers l’anglais, ou de l’allemand vers le français, j’ai traduit des millions de mots, en utilisant tout, des dictionnaires papier classiques aux outils en ligne modernes.
Mes services couvrent donc la localisation d’application et de documentation technique.
©Auteur : Florence Venisse, STW – Version révisée du 28/07/2025.